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Édito de la lettre du 2 juillet 2020

Les élections municipales sont enfin terminées. Dans plusieurs villes de notre département, la campagne a été longue et rude. Les situations sont maintenant clarifiées et le travail va pouvoir reprendre dans des conditions que j’espère plus sereines.

La participation a été historiquement faible, partout. Elle ne pose pas tant, pour moi, la question de la légitimité des équipes élues que celle de la perception de l’action politique par nos concitoyens. Toutes les précautions étaient prises dans les bureaux de vote et le niveau d’abstention ne peut pas s’expliquer par la seule crainte de l’épidémie.

Parce qu’il n’existe pas de démocratie sans électeurs, la réhabilitation des élus et de leur action est urgente. Elle se fera par la démonstration de la compétence et du total dévouement de ceux-ci, mais aussi par la prise de conscience, chez tout citoyen, de la tâche difficile et du rôle indispensable que les élus assument dans le fonctionnement de notre société.

À l’issue de ce second tour, les commentaires des médias occultent presque complètement le scrutin du 15 mars. Or, 87% des communes (pour 62% de la population) ont désigné leur équipe municipale lors du scrutin du premier tour. La « déferlante verte », abondamment commentée, et les résultats du 28 juin ne peuvent résumer à eux seuls ces élections municipales. Il est incontestable que les Verts ont obtenu de bons résultats, en réalisant des scores inattendus dans certaines villes et en prenant les commandes de métropoles emblématiques telles Lyon ou Bordeaux. Mais il me semble que le bilan de ce scrutin est, en fait, le maintien des partis traditionnels. La gauche, en élaborant des listes d’union et en s’associant souvent avec EELV, a raflé la majorité des villes de plus de 150 000 habitants. La droite, quant à elle, a réalisé un score global proche de celui de 2014, en détenant près de 60% des communes de plus de 9 000 habitants. Ce sont les deux grands vainqueurs de ces élections de 2020. Le score du RN est quant à lui très mitigé, avec une implantation locale qui peine à se constituer. Enfin, celui de LREM est clairement mauvais, d’autant que les représentants de ce mouvement exercent presque tous les pouvoirs : dans de nombreuses villes, lorsque celui-ci s’est associé, il a pu entraîner dans sa chute son allié. Entièrement dépendant de la cote de popularité du président de la République, il a raté ses objectifs d’ancrage local.

Il est difficile d’extrapoler ces résultats locaux et ce serait une erreur d’en déduire un indice pour les futures élections. On voit toutefois qu’une tendance se dessine assez clairement depuis quelques années, avec un vote RN toujours plus fort en milieu rural et un vote écologiste qui augmente en milieu urbain. Les prochaines élections régionales, mais surtout départementales, dont on ne connaît pas précisément la date aujourd’hui, devraient confirmer cette tendance.

Lorsque j’étais maire, je disais à mes collègues élus qu’il ne serait plus nécessaire d’avoir une délégation au développement durable dans les années à venir, car cette politique devait infuser dans chacune des autres. Pour moi, l’écologie n’a pas de sens en tant que parti politique. Elle est une politique, plus que jamais nécessaire, et il est souhaitable que chaque tendance l’intègre et la décline à l’aune de ses valeurs et de ses priorités.

Enfin et surtout, je tiens à renouveler mes félicitations à toutes les équipes élues et aux maires du département du Loiret. Je leur souhaite de nombreuses satisfactions et de beaux projets. La défense des territoires, l’attachement au bien-être de nos concitoyens sont de très nobles missions et un magnifique engagement. Bon travail et excellent mandat à tous.