Vers un isolement plus contraignant
Dans son allocution du 24 novembre 2020, le chef de l’État a formulé le souhait d’ouvrir un débat démocratique sur l’instauration d’un isolement plus contraignant pour les cas contacts et positifs à la Covid-19. Un isolement qui se fonde à l’heure actuelle sur la base de la responsabilité individuelle. Se pose alors la question des conditions de surveillance et des sanctions, telles que l’amende forfaitaire, à inscrire dans la loi afin d’obliger les malades à rester chez eux, sans pour autant les enfermer dans un statut de fautifs exclus de la société. Les modalités d’un isolement coercitif touchent directement aux enjeux de l’accompagnement psychologique, de l’accès aux produits de première nécessité ainsi que des aides et compensations à mettre en œuvre en cas de perte de revenu. Le débat est d’autant plus complexe qu’il soulève également des questions de libertés fondamentales. En effet, la loi devra nécessairement faire preuve d’exceptions, notamment pour nos soignants. Cela implique d’y faire figurer de sérieuses garanties constitutionnelles et c’est bien là que réside le défi que les parlementaires devront relever si nous voulons endiguer la chaîne de contamination et éviter un nouveau confinement dont les conséquences humaines et économiques seraient dévastatrices. |