La gifle
La gifle reçue le 8 juin par le Président de la République lors d’une visite dans la Drôme est significative de l’état de notre société. La violence et le manque de respect s’imposent comme des constats du quotidien et nos valeurs les plus élémentaires disparaissent, donnant lieu à des comportements inadmissibles. Dans tous les domaines on a consciencieusement abattu les barrières et les distances. Le Président détient sa part de responsabilité lorsqu’il participe lui-même à l’affaiblissement sa propre fonction. C’est le cas lorsqu’il se met en scène dans des jeux de divertissement puérils sur les réseaux sociaux en espérant attirer la sympathie de jeunes électeurs sans pour autant faire preuve d’une réelle considération politique à leur égard. Emmanuel Macron appelle à tempérer l’incident sans le banaliser, en témoigne la condamnation en comparution immédiate de l’homme, écopant de 18 mois de prison. La violence symbolique et humiliante du geste dépasse sa gravité objective et interroge surtout la stabilité de notre vie démocratique. Empreinte d’une agressivité physique et verbale qui remplace de plus en plus le débat d’idées constructif, elle devient caricaturale en tout point. Chacun a sa part de responsabilité. Il nous faut donc, ensemble, retrouver très vite le chemin de la raison et de la nuance. Celui qui permet, dans le respect des uns et des autres, de faire société.