Deux points préoccupants de la réforme constitutionnelle
I. La baisse du nombre des parlementaires ne doit pas conduire à ce que les territoires les moins peuplés, c’est-à-dire les territoires ruraux fassent les frais de la révision constitutionnelle. Ne faisons pas du Parlement la Chambre des métropoles. N’éloignons pas plus encore la population de ses représentants. Nous avons proposé au gouvernement que la baisse du nombre de parlementaires s’accompagne, pour le Sénat, d’un mode de représentation qui assure un juste équilibre entre les territoires. Or, avec la version actuelle du gouvernement, une quarantaine de départements n’aurait plus qu’un seul sénateur ;
II. La réforme du droit parlementaire, sujet ô combien complexe aux yeux du grand public, cache des dispositions qui ont pour objet de renforcer les pouvoirs du Président de la République et du gouvernement. Les atteintes aux droits du Parlement constituent malheureusement la trame des ambitions présidentielles sur ce sujet. L’idée portée par la haute fonction publique est d’affaiblir le rôle et le poids des élus au profit d’une technocratie qui, petit à petit, déciderait de tout sur tout.