Chapitre 9 – Traitements, tests et vaccins
Un baromètre OpinionWay pour le Cevipof, publié dans le journal Le Monde du 19 avril, le confirme : le moral des Français est profondément affecté par la crise sanitaire que nous vivons. Cela n’a rien d’étonnant car depuis une douzaine d’années, notre pays subit une succession d’épreuves. 2008, la crise des subprimes et le risque de faillite généralisée de nos systèmes bancaires ; 2015, les attentats de Charlie Hebdo et de la porte de Vincennes, puis du Bataclan ; 2018 et 2019, la crise des gilets jaunes ; 2020, l’épidémie du coronavirus. Le Président de la République a eu raison de dire lors de son allocution du 13 avril, devant 36,7 millions de téléspectateurs, soit plus d’un Français sur deux, que « notre Nation se tient debout, solidaire », capable de « dévouement, d’engagement face à l’inattendu de cette menace ». Cette forme de résistance est d’autant plus remarquable que les sondages montrent que les Français sont pessimistes. La même étude, menée en Allemagne et en Grande-Bretagne, indique que nos voisins ont davantage confiance en leurs dirigeants et en l’avenir. Est-ce le fait d’une histoire récente moins agitée ? Est-ce la nature de ces peuples d’être plus optimistes ou plus résilients ? Est-ce une meilleure gestion par leurs gouvernants des crises traversées ? Je ne saurais le dire. Toutefois, les expériences passées enseignent que les rebonds de l’Histoire se sont effectués dans une certaine effervescence, associée à une pugnacité implacable des peuples.
Pour retrouver les conditions de la confiance, le gouvernement devra rompre avec ses approximations et délivrer un message clair. La sortie de la période de confinement sera déterminante.
Je ne parlerai pas des masques, pour l’avoir déjà fait plusieurs fois. La position de nos dirigeants sur les tests et les traitements doit être enfin arrêtée et rapidement communiquée.
Il existe aujourd’hui deux sortes de tests :
L’un dit virologique ou PCR (Polymerase Chain Reaction) permet le diagnostic de la maladie infectieuse à un instant T. Nous avons tous vu des images de prélèvements dans le nez avec un « grand coton-tige ». Leur limite est qu’un patient peut être testé négatif un jour et contracter la maladie le lendemain.
L’autre test dit sérologique permet d’identifier des anticorps fabriqués par le système immunitaire au contact du virus. Il existe deux catégories de tests sérologiques : ceux effectués en laboratoire censés être plus fiables et ceux effectués par prélèvement d’une goutte de sang sur une bandelette (ou équivalent) qui ont l’avantage d’être rapides. Mais, la fiabilité de ces tests « est en question » encore aujourd’hui, car ils peuvent donner de faux négatifs. Leur immense avantage est d’évaluer le nombre de personnes dans la population qui ont été au contact du virus et qui, potentiellement – cela reste à démontrer avec certitude –, ont développé une immunité.
Alors que les pays qui sont parvenus à juguler l’épidémie utilisent en masse ces tests, on ne peut, au gré de nos carences, nous expliquer que leur utilité est restrictive selon une communication de nouveau opportuniste.
Pour ce qui est des traitements – hydroxychloroquine, macrolides, antagonistes des récepteurs des leucotriènes… et de très nombreuses autres molécules –, il est impératif de laisser les chercheurs du monde entier faire les essais qu’ils jugent utiles. Parallèlement, il faut stopper l’emballement médiatique qui sème le trouble, crée un sentiment d’inquiétude inutile et alimente les pires thèses complotistes. Prochainement, un consensus international sera trouvé autour du traitement le plus efficace. Sachant que tout médicament est par définition « un poison », qui présente des bénéfices mais aussi des risques, c’est le rôle des chercheurs, des médecins et des pharmacologues d’en apprécier les équilibres.
Seul un vaccin, qui demandera de nombreux mois pour être élaboré, testé puis commercialisé, permettra d’éradiquer la maladie. Rappelons que la variole, affection virale transmise initialement de l’animal à l’homme, datant de plusieurs millénaires avant Jésus-Christ, a fait des millions de morts à travers les siècles. La disparition totale de la maladie est due à des campagnes mondiales de vaccination, démarrées en 1958 à une époque où on comptait annuellement 2 millions de victimes dans le monde. Ce n’est qu’en 1980 que l’OMS a déclaré officiellement l’éradication globale de la maladie.
L’époque n’est pas la même et, en quelques décennies, la recherche a fait de considérables progrès. Nous n’aurons pas à patienter aussi longtemps pour nous débarrasser du Covid–19. En attendant, restons optimistes, soutenons nos institutions, soyons civiques et aimons notre pays.
C’est ainsi que nous retrouverons des jours meilleurs.