Revalorisation des pensions de retraites agricoles : le Gouvernement persiste et signe !
Mercredi 16 mai, le Sénat a repris la discussion entamée le 7 mars dernier sur la proposition de loi visant à assurer la revalorisation des pensions de retraite agricoles.
Cette proposition de loi, adoptée à l’unanimité par l’Assemblée nationale quelques mois avant les élections présidentielles, visait à porter au minimum à 85% du SMIC les pensions de retraite agricoles.
Cette mesure était de nature à permettre une augmentation des pensions de retraite les plus faibles dans le cadre du régime des non-salariés agricoles. Rappelons que beaucoup d’entre eux perçoivent une pension inférieure à 400€ par mois.
Tout comme en mars dernier, le Gouvernement s’est opposé à cette mesure de justice sociale en recourant à la procédure du « vote bloqué », très rarement utilisée (la dernière fois remonte à 25 ans).
Par cet artifice, le Gouvernement a contraint la Haute assemblée à se prononcer, par un seul vote, sur le texte de la proposition de loi, dénaturé par un amendement déposé par le ministre, renvoyant la revalorisation des pensions agricoles les plus modestes à 2020 et la réduisant à une majoration de 5% pour les seuls conjoints, soit l’équivalent de 27€ par mois pour une carrière complète!
Dans ces conditions, le Sénat a décidé, toutes tendances politiques confondues, à l’exception des 22 membres du groupe LREM, de ne pas adopter la proposition de loi ainsi vidée de sa substance par le Gouvernement.
Une fois de plus, ce dernier a manifesté un manque total de considération à l’égard du travail parlementaire, laissant mal augurer de la discussion prochaine de la réforme constitutionnelle.
Par ailleurs, l’indifférence témoignée par le Gouvernement à l’égard de la situation des retraités agricoles les plus modestes est particulièrement choquante au regard des dures conditions de travail qu’ils ont connues, souvent dès l’âge de 14 ans, pendant toutes leurs années d’activité.
Une fois de plus les actes ne suivent pas les discours officiels. Le monde agricole jugera !