Suppression de l’ENA: réforme ou révolution?
Le 8 avril 2021, Emmanuel Macron acte la suppression de l’Ecole nationale d’administration (ENA) en accord avec sa promesse à la suite de la crise des « gilets jaunes ». Nombreux sont ceux qui dénoncent une stratégie de communication politique et ne souhaitent pas, à raison, voir disparaître cette garantie de l’excellence administrative française. Le projet du Président de la République semble vouloir répondre aux critiques formulées à l’égard de ce qui est perçu comme l’endogamie de l’élite française perpétuant l’uniformité technocratique aux manœuvres de l’Etat. Pourtant, bien que l’ENA souffre d’un système de recrutement qui tend à favoriser l’entre-soi des hauts fonctionnaires, sa transformation en Institut du Service Public annonce une réforme en demi-teinte. Malgré les efforts mis en œuvre pour diversifier les profils admis, certains changements tels que l’obligation d’une expérience de terrain, allant pourtant dans le sens d’une moindre déconnexion des administrateurs, pourrait en réalité devenir source d’instabilité dissuasive.
Il ne s’agit donc pas de mettre un « coup de pied symbolique dans la fourmilière« , mais plutôt d’accompagner le rétablissement d’une confiance apaisée entre la haute fonction publique française et nos concitoyens.